Il vous reste jusqu'au 25 mai pour rendre vos textes !
Pour vous montrer qu'en une heure on peut écrire un texte entier de plus d'une page, je m'y suis mis. Ce texte ne sera pas soumis au jury et ne constitue pas une référence pour le concours mais juste un exemple, bon ou mauvais.
J'ai mis 1h03 pour tout écrire. J'ai choisis le thème en un regard, tu es devenu mon ami.
Style : Essai contemporain
Désolé pour les fautes qui subsistent... Car il y en a surement.
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A mon ami qui se reconnaîtra
En un regard, il est devenu mon ami. il est venu me voir et le temps s'est arrêté. Au début, il était aussi gêné que moi bien sûr : ni lui ni moi n'avons jamais été très communicatifs. Il m'a regardé, il m'a scruté même, dans tous les sens, sous toutes les coutures, sous tous les angles. Je ne peux le blâmer, j'ai fait la même chose. Non pas que je n'ai jamais vu un autre garçon de ma vie ! Mais il n'était pas un garçon comme les autres.
Il est venu et il a pris mon cœur et d'un ton un peu insolent, il a sous-entendu que si je voulais le récupérer, je n'avais qu'à venir le chercher. Alors pour me venger, j'ai volé le sien. D'un geste un peu timide, on s'est rendu nos cœurs. Parce qu'on y tenait, parbleu ! Et aussi parce qu'on avait pas l'habitude de garder le cœur des autres très longtemps pour nous tout seul. On s'est encore regardé un instant et puis on est reparti, chacun de notre côté, pour nous remettre de ce choc soudain.
Eh oui ! C'est violent comme sentiment ! Il faut un moment pour retrouver ses esprits. On vous prends votre cœur et on vous en donne un autre à la place ! En plus, il faut bien avouer, que le cœur de l'autre, vous ne savez pas vraiment quoi en faire. Surtout quand c'est la première fois…
Bien sûr, dans votre vie, vous avez déjà vu des cœurs. Vous en avez déjà vu plein : des cœurs de pierre, des cœurs ouverts, des cœurs perdus, des cœurs tendres, des cœurs sur la main… Mais quand jamais vous n'en avez tenu un d'aussi près et que le seul cœur auquel vous ayez jamais goûté, c'est le cœur de la meule, avouez que c'est presque traumatisant.
C'est traumatisant parce que c'est soudain. Quand on sort avec une fille, qu'on apprend à se connaître, qu'on s'embrasse parfois, et que le cœur de l'autre se dévoile petit à petit, on a le temps de s'y faire. Là, rien ! On arrive, on pique le cœur de l'autre et on se fait gauler le sien au passage. Pas de voile mystérieux. On est pour l'autre ce que l'on voudrait être pour soi.
On ne peux pas lui mentir. On expose tout de nous dès le premier instant. On sait comme on est, et l'autre le sait aussi et on sait ce que l'autre est de la même façon. Tout est confus ! Et pourtant tout est clair.
On voit tout. On voit les plus belles qualités de l'autre, même celles qu'il considère comme des défauts : la tendresse, la bondé, la serviabilité. On voit aussi les imperfections de son caractère, mais le coup de foudre en amitié n'échappe pas aux règles de l'amitié en général : on lui pardonne beaucoup plus de choses qu'aux autres, et on apprend à accepter l'inacceptable.
Car c'est aussi ça le coup de foudre en amitié. C'est découvrir un nouveau monde. Il n'y a pas d'amitié s'il n'y a pas d'apprentissage. Si tu n'avais rien à m'apprendre, tu ne serais pas mon ami. Et cet enseignement est réciproque, et c'est là toute la splendeur de cette amitié profonde : je t'apprends des choses et tu me les enseigne par la suite. Et ça dans les deux sens, car n'oublions pas que l'amitié est un sentiment unilatéral et réciproque.
C'en est presque troublant. Quand il est reparti, on se demande si on est pas tombé amoureux de lui. Et ça aussi, c'est une épreuve, et ça fait partie du nouveau monde que l'on découvre. Suis-je homosexuel ? On se remémore alors toutes nos histoires passées et on se convainc que non, mais on y croit que partiellement.
Puis on se revoit, on rit ensemble, on joue ensemble, on plaisante, on se quitte de nouveau. On se téléphone, on s'envoie des SMS, on se regarde avec la webcam sur MSN. Et rien que le fait de savoir que l'autre est là, on se sent mieux. Je veux te voir, je veux t'entendre, même si tu n'as rien à me dire. Je veux refaire le monde avec toi. Je veux refaire mon monde avec toi.
Mais un jour, ça va mal. Un jour, il pleure. Ce jour là, c'est le jour où tout se décide. C'est à ce moment là que l'on doit choisir entre être son copain et être son ami. Être son copain, c'est ne partager que les meilleurs moments avec lui. Être son ami, c'est être avec lui, toujours, quoi qu'il se passe, quoi qu'il advienne, quoi qu'il ait été, et quoi qu'il devienne. Souvent, la question ne se pose même pas. On va le voir, et on sèche ses larmes. On l'écoute, on l'entend, on le console. Et souvent, le sourire lui revient.
Mais parfois, la peine est si profonde que même l'ami ne peut la résorber. C'est dans ces cas là qu'on immortalise les liens qui nous unissent. C'est à ce moment que l'on fini de dire je et tu et que l'on commence à dire nous. C'est à ce moment que l'on explique à l'autre à quel point on tient à lui. C'est là qu'on lui dit que si jamais il lui arrivait de faire une bêtise, on ne ressentirait pas de peine, mais de la rancœur, car il aurait gâché sa vie, plus une partie de la nôtre.
Enfin, c'est à ce moment que l'on le regarde et qu'on lui "Je t'aime". Et c'est par ces trois mots que se termine le plus bel apprentissage de l'amitié profonde. En acceptant de partager sa vie avec son ami, on se mets à la hauteur de la personne que l'on admire le plus au monde ; on a enfin compris qu'on est quelqu'un de bien, et on devient adulte.
Et les cœurs dans tout ça ? On lui a repris le sien, il a repris le nôtre. On se les ait volé, dérobé, soustrait, chapardé, subtilisé et rendu tellement de fois qu'on en sait plus lequel nous appartient. Mais peu importe après tout.
Je suis en toi comme tu es en moi.
Leelow, un renard dans le désert